vendredi 20 novembre 2015

Améliorer ses capacités de lucidité critique : nous apprend-on à mieux penser ?

L'information accessible est abimée par l'absence de quete de sens.

Nombre d'articles se contentent de rediffuser sans aucune distance critique. Quand ce n'est pas après avoir effectué un tri soigneux entrainant un mensonge par omission.

Les mots sont le plus souvent détournés de leur sens véritable et asservis tel que Orwell nous en avait mis en garde. La société est comme un individu névrosé, décentré, qui souffre et se ment à lui-même.

Les biais cognitifs (*) font le reste et bien peu est fait pour faire respecter l'honneteté intellectuelle.

Nous aide-t-on à apprendre à penser ?
Bien peu.

Proposez vos idées pour progresser collectivement ? Par exemple :


Ethique de comportement dans mon quotidien de citoyen :

1 Je ne prends pas pour argent comptant une affirmation, un chiffre, j'instruis systématiquement à décharge. Le numérique me le permet désormais.

2 Je replace un fait dans sa globalité, quitte à réaliser que c'est l'inverse qui peut etre vrai. (pensée systémique)

3 Maintenant que j'ai acquis un peu de savoir, je garde à l'esprit que je sais peu. Je n'affirme pas mais je questionne. Mais mon humilité ne m'entraine pas pour autant à douter de tout, comme un complot généralisé. Je recherche la nuance hors de la pensée binaire occidentale et de l'hubris.

4 On ne parle jamais mieux inconsciemment que de ce qu'on est. Je m'attache donc à être congruent plutôt qu'à émettre des incantations envers le "nous devrions" et sur ce que je n'arrive pas à être moi-même.

5 Le budget de l'Etat est notre ressource commune, au coté du bénévolat. Son affectation doit être strictement proportionnelle aux mérites attendus, entre court et long terme, dans l'intéret général.

6 Tout est dans la dose : un danger peut paraitre dramatique et n'être en fait que négligeable. La peur ne doit plus me gouverner, et je dois hiérarchiser rigoureusement les réels périls et en déduire mes actes, guidé par la science.

7 Je règle mon optimisme en fonction des plus démunis plutôt qu'aux plus nantis. Je me donne les moyens d'obtenir ce que souhaite; ce que je ne peux changer je l'accepte. Et je renonce au contrôle excessif des événements. L'empathie me garde des excès

8 Ne pas choisir c'est aussi choisir. La vie suppose le changement, l'immobilisme entraine l'usure par "frottement" grandissant avec le réel. La paresse et l'ignorance conduisent à la souffrance.
La démocratie doit se définir des devoirs.

9 L'émancipation collective suppose l'assertivité individuelle.
Le stop and go politique empêchant l'efficience, un récit national doit nous permettre de vivre notre identité et fonder les conditions de soutenabilité de notre société.

10 L'amour reste la valeur centrale. Et l'irrationnel doit être respecté, avoir sa place comme composante humaine nécessaire. Sans compromettre l'émancipation en marche.

jeudi 12 novembre 2015

Pour faire de l'audience, le journaliste doit il publier sans instruire scientifiquement son sujet ? L'exemple du kite-surf...

http://www.franceinter.fr/emission-planete-environnement-le-vent-nouveau-carburant-du-trafic-maritime 



Nathalie Fontrel a vanté l’émergence dans certains esprits de contribuer à la propulsion des grands navires par des voiles de kite surf.

Ceci en apportant comme caution que le projet  "Beyond the sea" est  labellisé Cop 21, soutenu par l'Ademe et par le troisième transporteur maritime de la planète. 

Question : est-ce au journaliste de vérifier le caractère scientifique de ses publications en comparant une thèse auprès de ses contradicteurs ? 

Nous pensons que oui. 

Sinon:
- le greenwashing se répand
- le public croit pouvoir se passer des seules solutions qui fonctionnent et ne vote plus pour les politiques qui parvienne à sortir la France de la crise mais pour "ceux qui rasent gratis": les extremes politiques et vertes en général et les autres  peu courageux qui leur courent après.

Mais la tentation est trop grande de publier un joli conte, et tant pis si on décervele l'électeur hésitant et peu au fait des enjeux.


Réaction à la chronique concernant la possibilité d’équiper les navires marchands de voiles et de contribuer ainsi à réduire substantiellement leur consommation de produits pétrolier par un ingénieur du Génie Maritime :

Cette chronique contient plusieurs erreurs de première grandeur qui font conclure que ce genre de propos relève de l’utopie toute pure :

Un point de détail tout d’abord : vous faites référence à un voyage d’un tanker de 60 000 tonnes de Paris à New York ce qui n’a manifestement aucun sens. Je ne vois pas comment un tel navire pourrait descendre la Seine après avoir réussi l’exploit de la remonter. Vous auriez pu choisir le Havre pour rester concrète et dans le domaine du possible.

Ensuite - et c’est un point plus substantiel - les voiles et encore plus celles de type kite surf fonctionnent bien vent de travers, assez mal vent arrière, et pas du tout lorsqu’il faut remonter le vent. Sur le trajet Le Havre New York, qui était votre exemple, en prenant la route directe de l’orthodromie (c’est ce que font tous les navires pour minimiser la distance à parcourir ) on est assuré, statistiquement parlant, d’avoir des vents venant de face et donc inutilisables pour une voile de type kite. Je ne vois donc pas comment la consommation de carburant d’un tel navire peut être réduite de 20% de ce fait. 
la rencontre de vents contraires ou utilisables mais faibles fait qu’un qu’une propulsion à la voile est inutilisable si - et c’est le cas - on privilégie le temps de parcours et non pas d’aller - pour le parcours Le Havre New York que vous avez considéré - prendre la route des alizés où les voiles pourraient fonctionner. C’est la raison qui a fait que les navires à voiles ont été éliminés du mode de propulsion des navires dès que l’on a pu disposer de moteurs puissants et fiables; ceci s’est fait en moins de 10 ans!
d’ailleurs, ainsi que vous l’indiquiez dans votre chronique, les Allemands ont réalisé un système de ce genre il y a quelques années. Renseignez-vous sur le bilan que l’armateur en a tiré. Quelles économies ont été générées réellement? Ce système continue-t-il d’être exploité? A-t-il été étendu par l’armateur à d’autres navires de son armement? Il est probable que toutes ces questions recevront des réponses concluant à l’échec de ce genre de propulsion pour les grands navires ! 

Un autre point qu’Yves Parlier connait bien : la difficulté de manoeuvre de grandes voiles par vent soutenu. Avez-vous vu la difficulté d’envoyer et d’affaler les grands spinakers  de seulement 400 mètres carrés sur les voiliers qui courent la Whitbread, cette course autour du monde pour des voiliers de 25m? Imaginer que des marins qui ne sont pas des voileux puissent maitriser des voiles 10 à 1000 fois supérieures en taille relève de la poésie toute pure !

Ensuite votre démonstration piétine complètement la notion des ordres de grandeur nécessaires pour qu’un projet de ce genre fonctionne réellement. Un voilier - comme un First 38 pesant 6 tonnes - est équipé d’une grand voile et d’un génois qui ont une surface que j’arrondis à 100 mètres carrés pour faciliter les calculs. Par bon vent, force 5 (35 km/h environ) , de travers il avance à sept huit noeuds . Les navires tels les super tankers ou porte conteneurs marchent à 15 noeuds environ. La puissance nécessaire, en première approximation, est proportionnelle au déplacement puis à la puissance 2,5 de la vitesse. Il faudrait donc, toutes choses égales par ailleurs, mettre une voile dont la surface serait 100 multiplié par 60000/6 puis encore multiplié par (15/8) élevé à la puissance 2,5. Je vous épargne le calcul : ça amène à une surface dont je prends les 20%, puisque c’est cette proportion d’économies donc de puissance propulsive dont vous avez parlé, pour aboutir à l’ordre de grandeur de la surface de voile nécessaire 960 mille mètres carrés! Vous avez bien lu. C’est tout bonnement inimaginable et irréalisable.
 
En conclusion je crois que vous vous êtes laissée séduire par des documents que vous avez lu sans avoir songé à vérifier la faisabilité de ce qui était exposé et que vous avez repris sous votre plume leur donnant une audience qu’ils ne méritaient pas.
 

JPA

jeudi 22 octobre 2015

"Tout est dans la dose" !

Nombreuses sont les études dans la presse qui nous prennent en otage par la peur et nourissent notre complotisme.
Trions les vérités et les spéculations maladroites ?

Pesticides, perturbateurs endocriniens, ondes, radioactivité,... On voudrait vraiment nous tuer à petit feu par cupidité ? Doit-on un peu nuancer cela ?

Ou bien les doses sont-elles assez minimes pour n'avoir dans la plupart des cas que des conséquences très très négligeables vu les strictes limites fixées par les autorités sanitaires ? Pour un bénéfice collectif réel ? Bien sûr occasionnellement des industriels, souvent à l'import, doivent dépasser les normes.

Donc difficile pour le citoyen de s'y retrouver. Alors il écoute les plus alarmistes : les journalistes. Pas les scientifiques, qui sont forcément tous corrompus sous prétexte que l'industrie du tabac a inventé la fabrique du doute.

Et par exemple Greenpeace s'engouffre dans la brèche et ne manque pas à l'appel pour recruter des donateurs naïfs et idéalistes en jouant les "lanceurs d'alerte". Mais que valent scientifiquement leurs affirmations ?


Mais tout est dans la dose ! Demandons "Combien ?" !

Sachons déjà que sans précision rigoureuse du niveau relatif, un article comme celui ci dessus se décrédibilise. 

Avec les nouvelles techniques, on trouve de tout partout mais tellement faiblement que cela n'a souvent plus aucune incidence réelle. Au lieu de s'en réjouir, on frémit ! Pourtant, sans en avoir conscience, nous profitons chaque jour de l'abondance rendue possible par ces produits et leur bonne usage. Bien sûr les doses baissent encore quand des procédés vertueux sont découverts, mais nos taux n'ont rien à voir avec les niveaux des années 50 ! Qui le rappelle ?

Pour les cancers, il me semble que leur augmentation tient aussi beaucoup à la démographie, à l'amélioration de leur détection et aux surtraitements (exemple la prostate).

Quant à la critique du
"lobbying" des industriels (mot valise), cela cache souvent la non pertinence des arguments scientifiques.

1-Par exemple, il y a eu récemment un désaccord sur la dangerosité
des bisphenols  (dits "perturbateurs endocriniens"). Les experts
européens et américains (FDA) ont estimé qu'il n'y avait pas
péril en la demeure, les concentrations moyennes auxquelles
on est exposés étant suffisamment basses.

Or ce n'est pas l'avis de l'ANSES. On peut réfléchir à ce
débat, mais Le Monde s'est appuyé sur les accusations du
"lobby vert" à l'égard des experts européens pour insinuer
qu'ils avaient de graves conflits d'intérêt.


Pour mémoire deux références (parmi N) sur les perturbateurs endocriniens, communiquées par Le Monde) :

- la revue de littérature/expertise des académies des sciences européennes est ici :
http://www.easac.eu/fileadmin/Reports/Easac_15_ES_web_complete_01.pdf

- celle de l'Endocrine Society est lisible là :http://press.endocrine.org/doi/pdf/10.1210/er.2015-1093

Je pense que ce type de méthode est malhonnête : souvent, les
meilleurs experts en épidémiologie ont des rapports avec
l'industrie, et l'ANSES, ayant introduit des critères très stricts (suite au médiator), a mis en avant un peu facilement
des scientifiques peu expérimentés et facilement influencés par
les excès du précautionnisme ambiant. 

Quand on connait les chercheurs, on sait que leur recherche effrénée de financements les pousse souvent à mettre en exergue des micro-effets.

Et les désaccords et conflits entre commissions ? il suffit de voir les divergence entre l'ANSES et l'AFSEA...: il me semble qu'il est difficile que les perturbateurs endocriniens soient responsables de tant de crimes.

2-Un autre exemple est la manière dont (encore) Le Monde a repris sans
aucune relativisation une étude à charge sur l'influence du DDT sur les cancers du sein en Californie [discussion
difficile, je le reconnais, car elle touche à une bonne utilisation des statistiques].

Il y a beaucoup de papiers dans d'excellentes
revues qui donnent des résultats contradictoires, et les arguments
de la FDA ou de l'EFSA ("pas nécessaire de baisser en urgence les
seuils") ne semblent pas déraisonnables. Annoncer des catastrophes
sanitaires comme le fait Le Monde est irresponsable.

Qui conteste cette dérive inquiétante de la presse tentée par un certain sensationnalisme ?

En France, le courant rationaliste - opposé au relativisme incarné par le sociologue Bruno Latour - est principalement représenté par deux associations : l'Union rationaliste (UR) et l'Association française pour l'information scientifique (AFIS). 

Je crois que nous devons combattre ce relativisme à la Latour qui mine toute possibilité de progrès (scientifique, technique, industriel, de santé publique et économique) de notre pays. Notamment en sapant systématiquement les avis des experts.

Ce Latour a réduit les découvertes scientifiques à une bonne communication
des découvreurs, sans jamais se poser celui de la vérité scientifique

Prenons un peu de recul et relativisons. 

Si les alarmistes avaient tant raison, l'espérance de vie serait-elle en hausse si rapide comme l'INSEE le démontre ici ?
Les bouc émissaires faciles ont le défaut de nous exonérer un peu vite d'une remise en question plus générale de l'alimentation transformée et des nos excès réellement délétères (suralimentation en sucres, hydrates de carbone, sels, mauvais gras, cuit, psychotropes, sédentarité, stress, pessimisme et mauvaise humeur,...)









Pour autant, le conformisme visant à ne rien changer nous guette également.

Tout n'est pas à jeter dans les critiques. Le "tout productivité" est évidemment une dérive actuelle répandue. Le curseur n'est pas satisfaisant et ce ne sont pas les industriels qui conseilleront de réduire au mieux leurs produits, quitte à abaisser leur rentabilité.
Il y a aussi de la lutte de classe dans ce débat. Que les plus modestes soient parfois exposés aux épandages, cela émeut peu les décideurs nantis, peu inquiets pour leurs enfants. Pareillement pour les pays en développement où les industriels ont les mains plus libres que dans nos contrées : notre insuffisante action est-elle coupable ? On peut l'affirmer.

Donc non, l'effet de ces produits n'est pas massif, pour autant des dommages collatéraux peuvent se cacher dans ces généralités :

Pour en savoir plus:
Une vidéo pédagogique qui instruit à décharge:

Une analyse détaillée:


Plus généralement, écouter l'excellente émission sur France Culture : "Qu'est ce qu'un risque acceptable ?"

https://www.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/quest-ce-quun-risque-acceptable

mercredi 7 octobre 2015

Baisse du nombre d'abeilles: que nous dit en fait la science ?

Au premier abord , on ne peut qu'être convaincu que les insecticides tuent les insectes... Comme leur nom l'indiquent. Pourquoi chercher de combien puisque ça parait évident ? 



Mais a-t-on le droit d'avoir une opinion tant qu'on a pas questionné l'état de la science et son degré de probabilité de connaitre la réponse avec un minimum de précision ?
Et si tout dépendait de la dose ? Qu'en sait-on ?

Difficile sujet car il convoque fortement notre imaginaire; puisqu'on nous dit que, sans abeille, l'humanité disparaitrait en quelques années faute de pollinisation.

Mais est-ce être pro-lobby que de vouloir savoir la vérité ?

C'est ce que suggère cette pétition ? juste ennemi ou ami...

"Bayer: abandonnez les poursuites! | "SumOfUs http://action.sumofus.org/fr/a/bayer-bees-lawsuit-french/

Doit-on soutenir cette pétition ? L'Europe est-elle completement corrompue ? Doit-on virer les élites et mettre des dictateurs plus honnetes à la place, qui eux resoudront les problèmes sanitaires ? Ou mettre des citoyens tirés au sort pas vraiment plus honnetes, mais plus vite dupables car ils n'y connaissent rien à la gestion de la cité ?


Et si la réponse était : non ce n'est pas Bayer qui tue largement les abeiles... Serait-on humilié de le reconnaitre ?

L'honneteté intelectuelle doit nous guider. Qu'on soit pour ou contre l'industrie, ne soyons pas hypocrites. Nous profitons à chaque instant de sa productivité. Le tiers monde souffre et nous envie. Donc veillons à son meilleur encadrement possible, si ce n'est pas déjà le cas, mais gardons lui le bénéfice du doute et enquétons. Sans devenir naïf bien sûr.

En l'occurence la reponse à la question est plutot établie: non Bayer n'est pas le principal responsable de la baisse du nombre d'abeilles en Europe

Bien sûr chacun peut constater localement, occasionnellement, qu'un épandage excessif peut ponctuellement décimer une colonie d'abeille. Pour autant quel impact à grande échelle ?

Et si Bayer était un bouc émissaire qui en arrange certains ? Le mobile ? pour remettre en question sans nuance le modèle productif actuel. 
Ne pas creuser la question scientifique est confortable et permet d'attirer dans ses filets associatifs, électoraux et médiatiques tous les ecolos, bobos et indécis du pays.

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Voici une nuanciation tentant de modérer la tendance occidentale à la pensée binaire :

La diminution du nombre d'abeilles serait en fait multifactorielle.

Elle serait dûe selon la meilleure probabilité :

- aux aléas climatiques, 
- au frelon asiatique, 
- aux méthodes de traitement des maladies par les apiculteurs,
- aux champignons, bactéries, virus, induits par la monoculture
- à la disparition des haies qui affecte leur système immunitaire,

et en fait pas notablement aux insecticides. 

Sans ces cofacteurs, les insecticides bien utilisés passeraient presque inaperçus.

Je pense que ces articles ci dessous introduisent enfin de la nuance dans la réflexion :

Pour en savoir plus : 

http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/01/21/01030-20100121ARTFIG00504-l-alimentation-des-abeilles-impliquee-dans-leur-mortalite-.php




http://alerte-environnement.fr/2015/03/25/mortalite-des-abeilles-propagande-et-realite/



Alors agissons pour infléchir les conditions de vie des abeilles : 

- reconstituons des haies quand c'est possible, 

- corrigeons les variations saisonnières dans les statistiques en regardant les données sur une durée suffisante,

- diversifions les espèces végétales.

Et pour poursuivre l'analyse, exigeons une presse de qualité, se gardant du sensationalisme facile.

Bien sûr les insecticides sont à manipuler avec precaution. Mais gardons à l'esprit que l'Homme est en concurence avec la nature sauvage et que la confrontation doit être régulée, de façon naturelle quand c'est possible. 

La productivité agricole ne peut à ce jour se passer d'incecticides, sauf à laisser s'effondrer sa productivité. Impliquant un coût social proportionnel. Cette réalité nous déplaît et nous la refusons.

Pour l'avenir, espérons que le progrès fera progresser des alternatives. (Certains comptant sur les OGM.).

Alors continuons à mieux former les agriculteurs et reglementer l'usage des insecticides. Convertissons les espaces publics au bio quand c'est envisageable. Et limitons les insecticides pour les particuliers car ils peuvent avoir la main lourde.

Et surtout soutenons le développement de la profession d'apiculteur, service public insuffisamment reconnu et bien peu rentable. Défiscalisation, microcrédit et taux 0%, remplacement du sucre par du miel dans les cantines, introduction de label qualité pour plus d'équité à l'importation vers la France,...


Alors désormais adoptons le reflexe ? "Je m'interdis d'avoir une opinion, j'enquete à charge et à décharge avant de conclure" ?

Autres sources:

lundi 5 octobre 2015

"Fusion nucléaire : pourquoi je pense que Lockheed Martin" ...ne va pas réussir son pari, et quelques autres considérations

Réaction aux annonces de ce type dans les médias :
www.historionomie.com/archives/2015/03/17/31723672.html

Fundrising...
L'art de faire passer des messages d'espoir pour toucher des fonds de recherche...

Les médias en raffolent...
Une annonce, un démenti, deux informations à publier !
Aucune volonté déontologique de confronter les points de vue et de donner du sens.
Et peu importe si le discernement du public en est affecté ...

Critiquer cela ? Vous passez pour des rabats joie qui brandissent un irresponsable "ça ne marchera jamais !"

Exemple de réponse argumentée:

"Quand on se rend sur le site de Lookheed, pas un seul papier publié, par exemple sur le confinement magnétique envisagé, qui semble être la seule originalité. Sans révéler tous les secrets, il serait normal de pouvoir avoir accès à des résultats. Dans la description de la technologie, il est dit, à propos de neutrons produits lors de la réaction de fusion tritium+deutérium" : "These neutrons heat the reactor wall which, through conventional heat exchangers, can then be used to drive turbine generators", comme si la chose allait de soi. Mais des neutrons de 14 MeV ne se contentent pas de "heat the reactor wall", ils y déclenchent des réactions nucléaires qui dégradent les propriétés de la paroi, au point qu'une machine spéciale doit être construite pour étudier cette seule question, IFMIF. Celle-ci doit être précédée par une machine préparatoire IFMIF/EVEDA, produit d'une coopération France-Japon, en cours. 

Le design du champ magnétique d'ITER n'est peut-être pas optimal, d'autres géométries sont étudiées dans des machines appelées Stellarator (notamment en Allemagne). Mais tant que Lookheed ne dira rien de la question des matériaux, de la récupération de l'énergie et de l'hélium généré, on est encore loin de la perspective d'un réacteur - ne serait-ce qu'expérimental. 

Les physiciens de cette communauté ont la fâcheuse tendance à faire croire aux journalistes - qui le répercutent volontiers - qu'une fois le comportement du plasma maîtrisé, on a un réacteur. C'est de la poudre aux yeux"


Et ces exemples d'annonces sont réguliers...

Small-scale nuclear fusion may be a new energy source | EurekAlert! Science News - eurekalert.org/pub_releases/2…

Réponse: 
#FundRisingStrategy If I was oil industry, I would claim each morning not to invest on fission because fusion will arrive soon..

Ou bien probablement :

Actualité > Fusion nucléaire : un réacteur aneutronique comme alternative à Iter ? m.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/actu/d/fusion-fusion-nucleaire-reacteur-aneutronique-comme-alternative-iter-59508 

Fin

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Annexe :

Autre source d'information sur ITER : fiasco annoncé...

vendredi 2 octobre 2015

Désaccord avec Le Monde sur leur ligne éditoriale enmatière d'information du public sur les sujets de société touchant auxsciences.

Il y a par exemple lieu d’être critique sur les dérives antiscientifiques de Stéphane Foucart.
Il connait assez bien les problèmes scientifiques mais tire régulièrement TOUS les débats que l'on peut avoir dans la direction de la critique du "lobbying" des industriels, et cela cache systématiquement la réalité des arguments scientifiques.
1 - Par exemple, il y a eu récemment un désaccord sur la dangerosité des bisphénols.. (dits "perturbateurs endocriniens"). Les experts européens et américains (FDA) ont estimé qu'il n'y avait pas péril en la demeure, les concentrations moyennes auxquelles on est exposés étant suffisamment basses.
Or ce n'est pas l'avis de l'ANSES. On peut réfléchir à ce débat, mais S. Foucart s'est appuyé sur les accusations du "lobby vert" à l'égard des experts européens pour insinuer qu'ils avaient de graves conflits d'intérêt.
Ce type de méthode semble malhonnête: souvent, les meilleurs experts en épidémiologie ont des rapports avec l'industrie, et l'ANSES, ayant introduit des critères très stricts (suite au médiator) a mis en avant un peu facilement des scientifiques peu expérimentés et facilement influencés par les excès du précautionnisme ambiant. 


Même problème à propos des ondes électromagnétiques, où certains experts sont accusés d'avoir joué les experts pour Bouygues.
2 - Un autre exemple est la manière dont S. Foucart a repris sans aucune relativisation une étude à charge sur l'influence du DDT sur les cancers du sein en Californie, discussion difficile, il est vrai, car elle touche à une bonne utilisation des statistiques.



Il s'agit d'une personne qui utilise tous les biais possibles pour introduire le doute sur les innovations. 
Son récent opus "la fabrique du mensonge" glisse par exemple des assertions comme:
"« L’espérance de vie est mesurée à partir de la durée de la vie des hommes et femmes qui meurent aujourd’hui. Pour l’essentiel, ceux-ci sont encore nés avant la Seconde Guerre mondiale ou juste après, dans un monde très différent de celui d’aujourd’hui. Un monde plus dangereux et plus violent sans doute, un monde où l’on mourait de maladies devenues bénignes mais aussi un monde où la chimie de synthèse n’était pas omniprésente comme elle l’est aujourd’hui, un monde où l’agriculture était largement exempte des intrants de synthèse (insecticides, fongicides, herbicides, etc.), où le climat de la planète était globalement stable, où l’alimentation n’était pas encore passée sous la coupe des géants de l’agroalimentaire »...« nous vivrons vraisemblablement moins vieux que nos aînés"... « Il est bien entendu impossible de prévoir le moment à partir duquel nous aurons atteint le sommet de la courbe d’espérance de vie »..« les inconvénients du système technique commencent à prendre le pas sur les bénéfices énormes qu’il nous a apportés depuis la révolution industrielle »
S. Foucart ici reprend sur l'espérance de vie les analyses du "club de Rome" et des "catastrophistes" de tout poil ou se sert des (bien entendu excellentes) analyses du "peak oil" appliquées au "pic de l'espérance de vie"..
Ces méthodes sont à combattre par tout citoyen responsable et rationaliste.
En effet, ce monsieur est sans arrêt en train de battre en brèche l'expertise scientifique, notamment quand celle-ci met en cause les idées fausses véhiculées par les obscurantistes antiscience. Il ne s'agit aucunement d'une attaque "ad hominem", mais plutôt d'un désaccord avec "Le Monde" sur leur ligne éditoriale en matière d'information du public sur les sujets de société touchant aux sciences.
Bien sûr, personne n'est jamais blanc ou noir: comment nier que sur l'amiante ou le tabac il y ait eu désinformation organisée ?
Bien sûr, il a quand même fait exceptionnellement acte d'indépendance vis-à-vis de certaines opinions extrémistes du mouvement écologiste (une information plutôt honnête sur le "riz doré" et il a quand même glissé que Hansen était favorable au nucléaire ou que le nucléaire aurait fait économiser 1,8 millions de vies )

De la même façon, son livre sur le climato-scepticisme à la française, "Le Populisme Climatique", où il décortique de façon très précise les manipulations d'Allègre et Courtillot est remarquable.
Idem pour son suivi pertinent des événements relatifs aux néonicotinoïde, s'il est bien resitués dans le contexte général des pondérations de chaque cause sur les effets.

Ce qui est reproché, c'est la mise en cause assez systématique des avis scientifiques sans relativisation.
On ignore s'il s'agit d’un problème de déontologie ou d'ignorance, mais quand par exemple il met en avant cette étude sur le DDT, est-il à même d'en voir le caractère un peu "biaisé" ? S'il était capable d'aller voir des gens "de l'autre côté", il aurait à donner un autre son de cloche. Par exemple, sur les problèmes d'épidémiologie quant aux cancers.. pourquoi ne discute-t-il pas avec des experts renommés, pourquoi reprend-il sans nuances les annonces catastrophistes sur le bisphenol ?

Il en va de même dans ce nouvel article :

"Des enfants qui naissent « prépollués »



Difficile d'être contre la dénonciation de la croissance de certains poisons depuis 100 ans même si la longévité augmente. Surtout quand on prend en otage l'émotion relative à la santé des enfants.

Pourtant :
1- Avec les méthodes modernes d'analyse, on trouve TOUS les polluants qu'on veut dans le corps de quelqu'un.
Comme pour l'effet de Tchernobyl sur la thyroide en France : la hausse des contaminations vient souvent de la hausse de la fréquence et de la finesse des détections.
2-Trouver une relation n'est pas établir une cause. Corrélation n'est pas causalité.
Évoquer la progression du diabète aux USA en insinuant un lien avec des poisons est pure spéculation. Les produits industriels transformés suffisent à l'expliquer.
Rappel : "L’obésité peut réduire l’espérance de vie de 8 ans et vous ôter jusqu’à 19 années de bonne santé". Point besoin de chimie empoisonnée pour cela.
Cela tient du déni d'accréditer la thèse supposant que ce ne serait pas l'hyperalimentation  et l'excès de sédentarité qui provoque la majorité des maux. La chimie, qu'on doit bien sûr continuer à encadrer de près, est un bouc émissaire facile pour expliquer certains problèmes de santé. Cela évite l'effort et la remise en question. Les grands distributeurs peuvent ainsi nous gaver impunément. On peut même ici parler de complicité active invonlontaire à détourner l'attention du public sur des périls mineurs.
3- Si la chimie peut avoir des effets secondaires, son faible impact lié aux normes est à mettre en balance de ses bénéfices.
En 20 ans, "l'espérance de vie des femmes a cru de 3,6 ans, celle des hommes de 5,6 ans". Un record vu notre espérance de vie déjà élevée, en dehors des périodes d’événements exceptionnels. La paix autorise la santé, la paresse et ignorance la limitent.

Finalement, tout ce que dit ce papier est "mou", insinuant...et on ne trouve pas de vrai argument scientifique, juste des soupçons alignés les uns derrière les autres.

Notamment ... il ne peut y avoir de raison scientifique à ce que les "autorités européennes" ne se pressent pas de tout interdire ? Car à entendre ces gens tout est mauvais dans le cochon !

Bref.
Au-delà des complexes biais cognitifs que l’on partage tous, on peut supposer que, l’audience et la popularité d’un organe de presse comme Le Monde et de son journaliste dépendant directement de leur capacité à émouvoir et scandaliser, cette ligne éditoriale sert des intérêts particuliers aux dépends de l’intérêt général.
Conclusion :
Il y va de la survie de la démocratie : La liberté se mérite ou se perd.
L’opinion n’acceptera pas éternellement ces allégations et exigera à ce rythme de bientôt « les changer tous »…

Références :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article221

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1210

Et l'excellent texte :


Et pour en savoir plus, lire "Construire l'ennemi" de Umberto Eco.
 

Le relativisme y est exécuté en qq phrases dans un chapitre intitulé "absolu et relatif".

A réécouter ici sur France Culture.

 

Citations : 

"Le fait de reconnaitre la pluralité des idées 
est confondu avec le fait de dire que chaque idée est la bonne"


"La compréhension des différences ne signifie pas la négation de toute vérité"

PS: Le Monde n'a pas bien sur l'exclusivité de ce manque de vision globale. Science et Avenir, le Nouvel Obs... et par exemple Libération mais on en attend moins de rigueur. L'attaque publique c'étant retournée contre ce journal, essentiellement salué pour son "blog Sciences".

Exemple cet article contestable, peu factuel et plein de contradictions:

Perturbateurs endocriniens : comment les lobbys ont gagné - Libération http://www.liberation.fr/monde/2015/10/07/perturbateurs-endocriniens-comment-les-lobbys-ont-gagne_1399272

dimanche 13 septembre 2015

A l'intention des gens qui ont "envie de faire avancer le schmilblick" : faire la leçon aux journalistes...

A noter cet article de Jean-Marc Jancovici sur son site Manicore :

http://manicore.com/documentation/vade_mecum.html

Extrait :

Faire la leçon aux journalistes

"Quand la "grande" presse, celle qui édite les journaux ou magazines lus par des millions de personnes, ou qui produit les émissions d'information écoutées ou regardées par des millions de personnes, évoque une catégorie qui a de l'influence sur l'évolution de la société, elle mentionnera éventuellement la police, les juges, les politiques, les médecins, les automobilistes, les parents d'élève, les industriels, les américains, les chinois, les fumeurs (ou les non-fumeurs, c'est selon), les fonctionnaires, les publicitaires ou les chasseurs, mais la seule profession qu'elle oubliera généralement de mentionner dans l'inventaire est... celle des journalistes. Et ceci a une conséquence directe : rares sont mes interlocuteurs qui pensent spontanément à la presse quand il est question d'écrire à quelqu'un qui exerce le pouvoir.

Or le journaliste ou son rédacteur en chef qui décide, in fine, que des millions de français entendront parler de ceci et pas de cela, verront l'interview de truc et pas de machin, que tel argument sera repris et pas tel autre, que la conclusion sera celle-ci et pas une autre, dispose, en pratique, d'un pouvoir absolument considérable : celui de trier à votre place l'information qui vous sera servie, car l'essentiel du temps vous n'irez pas de vous-même à la pêche aux informations auprès des sources primaires.

En conséquence de quoi, sur l'essentiel des sujets de société (la tabagie, les transports en commun, le prix de l'essence, l'état de l'économie française, etc), l'immense majorité des électeurs ne saura jamais rien de plus que ce qui figure dans le journal (ou vu à la télé, ou entendu à la radio, c'est pareil). Même quand on croit piocher ailleurs (un livre, une conférence, ou... une conversation de bistrot !), il s'avère assez souvent que si l'on remonte un peu la chaine de l'information, on finit par trouver... le journal. Ce dernier a beau être la fin d'un téléphone arabe pour lequel vous ne connaissez ni le nombre d'intermédiaires, ni la fiabilité de chacun d'eux, c'est quand même de là que provient l'information sur laquelle tout un chacun se base pour prendre en compte l'essentiel des sujets de société.

Vous croyez que les politiques consultent de volumineux rapports avant de décider de plans donnés ? Leurs conseillers peut-être, mais eux non : ils n'ont tout simplement pas le temps. La presse joue donc un rôle central dans l'information des électeurs, mais aussi... des élus. En démocratie, les journalistes ont un effet de levier majeur sur la décision (ou l'absence de décision) politique. En disant cela je n'invente rien de neuf : De Tocqueville l'avait déjà pressenti en 1840 !

Evidemment, ce qui suit ne va pas concerner les journalistes qui restituent correctement les faits, et heureusement il en existe. Mais il arrive hélas trop souvent que la presse contribue à ce que le "débat public" se mette à traiter un problème imaginaire, ou très mal situé dans la hiérarchie des choses qui comptent vraiment. En pareil cas, il n'est pas exagéré de dire que cela peut conduire une société à sa propre ruine, ou du moins à des gros gros ennuis qu'elle aurait pu éviter. Quelques exemples ?

Une majorité de journalistes peut par exemple répéter à l'envi que le monde est bien assez vaste pour accueillir encore des décennies de croissance (c'est discutable, précisément pour des raisons physiques), et, si nous les écoutons, nous subirons des chocs bien plus violents que si nous acceptons dès maintenant que le monde est bien fini et que nous nous organisons en conséquence.

De même, il arrive très souvent à la presse de dire que nous avons 40 ans de pétrole (c'est faux au sens où nous croyons être tranquilles pour la même durée), et là aussi "ne rien faire" en prenant cette affirmation pour argent comptant amènera un affaiblissement rapide de la société qui serait évitable en prenant le taureau par les cornes.

Et, bien sûr, dans le domaine énergétique cette déformation dans la restitution de la réalité physique s'applique fréquemment au nucléaire, où il est rarissime que la presse fasse écho aux conclusions des médecins, qui est... que le nucléaire est la meilleure des formes de production d'électricité dans celles qui sont disponibles si nous ramenons les impacts sur l'environnement ou les hommes au kWh produit.

Enfin, quel que soit le sujet, quand un media consacre 2 pages (ou une heure) à raconter des choses fausses, et qu'il s'avère que c'est faux, jamais le même journal ne consacrera à nouveau 2 pages (ou une heure) à expliquer qu'il s'est trompé, et que voici ce qu'il en est vraiment. Le grand public reste donc avec la bêtise, jamais démentie, et vote (ou répond aux sondages) en conséquence.

Ce long préambule débouche sur une conclusion : dans tous les gens à qui ont peut écrire pour "faire quelque chose pour faire avancer le schmilblick", c'est à mon sens les journalistes qui sont prioritaires. Et là, il y a deux possibilités :
Vous pouvez avoir envie d'écrire à un(e) journaliste qui vous semble avoir basé son raisonnement sur des faits inexacts, inventés, confondant les ordres de grandeur, ou mal compris,
Mais vous pouvez aussi souhaiter écrire à un(e) journaliste qui sait justement hiérarchiser, ne pas confondre les militants et les labos de recherche, etc, pour lui proposer des faits ou des rapprochements de faits qui vont lui permettre de gagner du temps dans sa prise de hauteur de vue. N'oubliez pas que même au sein d'une rédaction il n'y a pas d'homogénéité, et donner des billes à ceux qui vous semblent se donner la peine de décrire le monde tel qu'il est avant de le décrire tel qu'il devrait être est utile pour les arbitrages internes.
Dans le premier cas de figure, il est clair que la barrière à franchir est plus élevée (personne n'aime se faire faire la leçon), mais à force de proposer un argumentaire construit pour expliquer que la vision du monde de votre interlocuteur ne correspond pas à l'observation des faits, et pourquoi, ou à force de suggérer une mise en perspective à laquelle il n'avait pas pensé, cela peut finir par avoir un effet réel sur sa manière de comprendre le sujet, et à ce moment vous aurez directement changé l'information disponible (pour le meilleur il faut espérer !) pour des centaines de milliers ou des millions d'électeurs. 

En pareil cas, le bon angle d'attaque n'est pas de reprocher des positions "sentimentales", mais de faire remarquer en quoi telle ou telle affirmation ne correspond pas aux données observables, lesquelles et obtenues comment. Comme souvent la conclusion de l'article ou du document audiovisuel concerné dépend du fait énoncé au début, cela remet de fait en question la conclusion qui en découle sans que vous ayez besoin de vous aventurer sur le terrain glissant des intentions.

Qui sont les bonnes cibles pour cela ? Rarement les journalistes de Closer et de Be, mais plutôt :
Les journalistes environnement des grands media,
Les journalistes société, économie, et plus rarement vie quotidienne, international, ou vie locale des grands media.
Eventuellement les rédacteurs en chef, directeurs de la rédaction, patrons d'unités de programme, et plus généralement des gens qui arbitrent l'espace accordé à chaque sujet ou la cohérence d'ensemble.
Je ne vous recommande pas de commencer par les journalistes politiques : à force de côtoyer les politiques en vue, ils leur ressemblent trop (du reste ils se font souvent la bise, voire sont mariés ensemble !). D'expérience, les journalistes politiques sont presque aussi peu sensibles aux argumentaires rationnels que les politiques eux-mêmes, et ce sont aussi ceux qui estiment avoir le moins à apprendre, puisque ce sont les "plus importants" des journalistes (ce qui se discute). Après, comme partout, il y a bien sûr quelques exceptions...

A quel moment écrire à un journaliste ? L'idéal est de partir d'un article récent, pour lui envoyer un commentaire apportant des réponses détaillées à ce que vous estimez être inexact ou mal mis en perspective. Encore une fois, plus votre critique se rapproche de la non prise en compte de faits scientifiquement documentés, et plus elle est solide et écoutée. Et si vous savez vous y prendre, au bout de quelques envois il est parfaitement possible que le dialogue s'engage (cela m'est arrivé plus d'une fois).

Comment trouver le mél d'un journaliste ? Plusieurs possibilités :
Vous avez déjà celui d'un autre journaliste du même media, et en général ils sont tous faits pareil,
L'encadré qui mentionne les dirigeants du journal (il y en a toujours un) donne ceux des chefs, et après il suffit d'utiliser la même syntaxe pour les méls des journalistes qui rédigent les articles,
Vous faites une recherche sur un moteur de recherche connu, pour voir si leur mél ne traîne nulle part sur un descriptif de colloque,
Et sinon voici quelques recettes utiles :
Dans les media de service public (France Television, Radio France, etc), les méls sont toujours du type prenom.nom@nom-de-domaine ; pour France Télévisions le nom de domaine est francetv.fr, pour Radio France radiofrance.com, pour France 24 france24.com, et sinon le nom de domaine correspond en général au site internet du média,
Pour les media privés, le nom de domaine est aussi celui du site internet (tf1.fr, bfmtv.fr, lemonde.fr, lefigaro.fr, etc). Par contre pour la syntaxe du mél il y a plusieurs possibilités, qui sont le plus souvent l'une des 4 suivantes : prenom.nom@nom-de-domaine, première-lettre-du-prenom.nom@nom-de-domaine, nom-de-famille-tout-seul@nom-de-domaine, première-lettre-du-prénom-et-nom-collés-ensemble@nom-de-domaine. Pour les prénoms composés et les particules, soit on colle tout, soit on met des tirets, il faut tout essayer !
Essayez tout ! Et si vous avez un message d'erreur, c'est que ce n'était pas la bonne syntaxe, et il faut recommencer. Par contre, si vous n'avez ni message d'erreur ni réponse, c'est que le mél est bien arrivé... mais n'a pas été lu, ou que votre interlocuteur n'a pas souhaité y répondre, soit par manque de temps (mais il a bien assimilé ce que vous lui avez dit), soit par manque d'arguments. Mais comme, si il ne répond pas, vous ne savez justement pas pourquoi il ne répond pas, gardez vous d'en déduire que c'est nécessairement pour ceci ou cela !

Vous pouvez bien sûr mutualiser les envois (ca s'appelle un communiqué de presse) mais le plus efficace est de très loin d'écrire à une personne bien identifiée pour réagir sur un article ou un passage audiovisuel bien identifié. Dernier point : les journalistes reçoivent très peu de méls en direct fournissant un avis critique argumenté sur une de leurs productions. Le gros des commentaires reçus porte sur le fait d'avoir utilisé le mauvais terme pour qualifier les habitants de Bourg en Bresse, ou alors consiste en une insulte ou des félicitations sommaires. Donc si vous leur écrivez des choses argumentées, vous ne serez pas en concurrence avec 267 personnes qui auront fait pareil !"