vendredi 20 novembre 2015
Améliorer ses capacités de lucidité critique : nous apprend-on à mieux penser ?
jeudi 12 novembre 2015
Pour faire de l'audience, le journaliste doit il publier sans instruire scientifiquement son sujet ? L'exemple du kite-surf...
jeudi 22 octobre 2015
"Tout est dans la dose" !
"lobbying" des industriels (mot valise), cela cache souvent la non pertinence des arguments scientifiques.
1-Par exemple, il y a eu récemment un désaccord sur la dangerosité
des bisphenols (dits "perturbateurs endocriniens"). Les experts
européens et américains (FDA) ont estimé qu'il n'y avait pas
péril en la demeure, les concentrations moyennes auxquelles
on est exposés étant suffisamment basses.
Or ce n'est pas l'avis de l'ANSES. On peut réfléchir à ce
débat, mais Le Monde s'est appuyé sur les accusations du
"lobby vert" à l'égard des experts européens pour insinuer
qu'ils avaient de graves conflits d'intérêt.
- la revue de littérature/expertise des académies des sciences européennes est ici :
http://www.easac.eu/fileadmin/Reports/Easac_15_ES_web_complete_01.pdf
- celle de l'Endocrine Society est lisible là :http://press.endocrine.org/doi/pdf/10.1210/er.2015-1093
Je pense que ce type de méthode est malhonnête : souvent, les
meilleurs experts en épidémiologie ont des rapports avec
l'industrie, et l'ANSES, ayant introduit des critères très stricts (suite au médiator), a mis en avant un peu facilement
des scientifiques peu expérimentés et facilement influencés par
les excès du précautionnisme ambiant.
2-Un autre exemple est la manière dont (encore) Le Monde a repris sans
aucune relativisation une étude à charge sur l'influence du DDT sur les cancers du sein en Californie [discussion
difficile, je le reconnais, car elle touche à une bonne utilisation des statistiques].
revues qui donnent des résultats contradictoires, et les arguments
de la FDA ou de l'EFSA ("pas nécessaire de baisser en urgence les
seuils") ne semblent pas déraisonnables. Annoncer des catastrophes
sanitaires comme le fait Le Monde est irresponsable.
Ce Latour a réduit les découvertes scientifiques à une bonne communication
des découvreurs, sans jamais se poser celui de la vérité scientifique
mercredi 7 octobre 2015
Baisse du nombre d'abeilles: que nous dit en fait la science ?
lundi 5 octobre 2015
"Fusion nucléaire : pourquoi je pense que Lockheed Martin" ...ne va pas réussir son pari, et quelques autres considérations
Fundrising...
"Quand on se rend sur le site de Lookheed, pas un seul papier publié, par exemple sur le confinement magnétique envisagé, qui semble être la seule originalité. Sans révéler tous les secrets, il serait normal de pouvoir avoir accès à des résultats. Dans la description de la technologie, il est dit, à propos de neutrons produits lors de la réaction de fusion tritium+deutérium" : "These neutrons heat the reactor wall which, through conventional heat exchangers, can then be used to drive turbine generators", comme si la chose allait de soi. Mais des neutrons de 14 MeV ne se contentent pas de "heat the reactor wall", ils y déclenchent des réactions nucléaires qui dégradent les propriétés de la paroi, au point qu'une machine spéciale doit être construite pour étudier cette seule question, IFMIF. Celle-ci doit être précédée par une machine préparatoire IFMIF/EVEDA, produit d'une coopération France-Japon, en cours.
Le design du champ magnétique d'ITER n'est peut-être pas optimal, d'autres géométries sont étudiées dans des machines appelées Stellarator (notamment en Allemagne). Mais tant que Lookheed ne dira rien de la question des matériaux, de la récupération de l'énergie et de l'hélium généré, on est encore loin de la perspective d'un réacteur - ne serait-ce qu'expérimental.
Les physiciens de cette communauté ont la fâcheuse tendance à faire croire aux journalistes - qui le répercutent volontiers - qu'une fois le comportement du plasma maîtrisé, on a un réacteur. C'est de la poudre aux yeux"
Small-scale nuclear fusion may be a new energy source | EurekAlert! Science News - eurekalert.org/pub_releases/2… |
vendredi 2 octobre 2015
Désaccord avec Le Monde sur leur ligne éditoriale enmatière d'information du public sur les sujets de société touchant auxsciences.
Il y a par exemple lieu d’être critique sur les dérives antiscientifiques de Stéphane Foucart.
Il connait assez bien les problèmes scientifiques mais tire régulièrement TOUS les débats que l'on peut avoir dans la direction de la critique du "lobbying" des industriels, et cela cache systématiquement la réalité des arguments scientifiques.
1 - Par exemple, il y a eu récemment un désaccord sur la dangerosité des bisphénols.. (dits "perturbateurs endocriniens"). Les experts européens et américains (FDA) ont estimé qu'il n'y avait pas péril en la demeure, les concentrations moyennes auxquelles on est exposés étant suffisamment basses.
Or ce n'est pas l'avis de l'ANSES. On peut réfléchir à ce débat, mais S. Foucart s'est appuyé sur les accusations du "lobby vert" à l'égard des experts européens pour insinuer qu'ils avaient de graves conflits d'intérêt.
Ce type de méthode semble malhonnête: souvent, les meilleurs experts en épidémiologie ont des rapports avec l'industrie, et l'ANSES, ayant introduit des critères très stricts (suite au médiator) a mis en avant un peu facilement des scientifiques peu expérimentés et facilement influencés par les excès du précautionnisme ambiant.
Même problème à propos des ondes électromagnétiques, où certains experts sont accusés d'avoir joué les experts pour Bouygues.
2 - Un autre exemple est la manière dont S. Foucart a repris sans aucune relativisation une étude à charge sur l'influence du DDT sur les cancers du sein en Californie, discussion difficile, il est vrai, car elle touche à une bonne utilisation des statistiques.
Il s'agit d'une personne qui utilise tous les biais possibles pour introduire le doute sur les innovations.
Son récent opus "la fabrique du mensonge" glisse par exemple des assertions comme:
"« L’espérance de vie est mesurée à partir de la durée de la vie des hommes et femmes qui meurent aujourd’hui. Pour l’essentiel, ceux-ci sont encore nés avant la Seconde Guerre mondiale ou juste après, dans un monde très différent de celui d’aujourd’hui. Un monde plus dangereux et plus violent sans doute, un monde où l’on mourait de maladies devenues bénignes mais aussi un monde où la chimie de synthèse n’était pas omniprésente comme elle l’est aujourd’hui, un monde où l’agriculture était largement exempte des intrants de synthèse (insecticides, fongicides, herbicides, etc.), où le climat de la planète était globalement stable, où l’alimentation n’était pas encore passée sous la coupe des géants de l’agroalimentaire »...« nous vivrons vraisemblablement moins vieux que nos aînés"... « Il est bien entendu impossible de prévoir le moment à partir duquel nous aurons atteint le sommet de la courbe d’espérance de vie »..« les inconvénients du système technique commencent à prendre le pas sur les bénéfices énormes qu’il nous a apportés depuis la révolution industrielle »
S. Foucart ici reprend sur l'espérance de vie les analyses du "club de Rome" et des "catastrophistes" de tout poil ou se sert des (bien entendu excellentes) analyses du "peak oil" appliquées au "pic de l'espérance de vie"..
Ces méthodes sont à combattre par tout citoyen responsable et rationaliste.
En effet, ce monsieur est sans arrêt en train de battre en brèche l'expertise scientifique, notamment quand celle-ci met en cause les idées fausses véhiculées par les obscurantistes antiscience. Il ne s'agit aucunement d'une attaque "ad hominem", mais plutôt d'un désaccord avec "Le Monde" sur leur ligne éditoriale en matière d'information du public sur les sujets de société touchant aux sciences.
Bien sûr, personne n'est jamais blanc ou noir: comment nier que sur l'amiante ou le tabac il y ait eu désinformation organisée ?
Bien sûr, il a quand même fait exceptionnellement acte d'indépendance vis-à-vis de certaines opinions extrémistes du mouvement écologiste (une information plutôt honnête sur le "riz doré" et il a quand même glissé que Hansen était favorable au nucléaire ou que le nucléaire aurait fait économiser 1,8 millions de vies )
De la même façon, son livre sur le climato-scepticisme à la française, "Le Populisme Climatique", où il décortique de façon très précise les manipulations d'Allègre et Courtillot est remarquable.
Idem pour son suivi pertinent des événements relatifs aux néonicotinoïde, s'il est bien resitués dans le contexte général des pondérations de chaque cause sur les effets.
Ce qui est reproché, c'est la mise en cause assez systématique des avis scientifiques sans relativisation.
On ignore s'il s'agit d’un problème de déontologie ou d'ignorance, mais quand par exemple il met en avant cette étude sur le DDT, est-il à même d'en voir le caractère un peu "biaisé" ? S'il était capable d'aller voir des gens "de l'autre côté", il aurait à donner un autre son de cloche. Par exemple, sur les problèmes d'épidémiologie quant aux cancers.. pourquoi ne discute-t-il pas avec des experts renommés, pourquoi reprend-il sans nuances les annonces catastrophistes sur le bisphenol ?
Il en va de même dans ce nouvel article :
"Des enfants qui naissent « prépollués »
Difficile d'être contre la dénonciation de la croissance de certains poisons depuis 100 ans même si la longévité augmente. Surtout quand on prend en otage l'émotion relative à la santé des enfants.
Pourtant :
1- Avec les méthodes modernes d'analyse, on trouve TOUS les polluants qu'on veut dans le corps de quelqu'un.
Comme pour l'effet de Tchernobyl sur la thyroide en France : la hausse des contaminations vient souvent de la hausse de la fréquence et de la finesse des détections.
2-Trouver une relation n'est pas établir une cause. Corrélation n'est pas causalité.
Évoquer la progression du diabète aux USA en insinuant un lien avec des poisons est pure spéculation. Les produits industriels transformés suffisent à l'expliquer.
Rappel : "L’obésité peut réduire l’espérance de vie de 8 ans et vous ôter jusqu’à 19 années de bonne santé". Point besoin de chimie empoisonnée pour cela.
Cela tient du déni d'accréditer la thèse supposant que ce ne serait pas l'hyperalimentation et l'excès de sédentarité qui provoque la majorité des maux. La chimie, qu'on doit bien sûr continuer à encadrer de près, est un bouc émissaire facile pour expliquer certains problèmes de santé. Cela évite l'effort et la remise en question. Les grands distributeurs peuvent ainsi nous gaver impunément. On peut même ici parler de complicité active invonlontaire à détourner l'attention du public sur des périls mineurs.
3- Si la chimie peut avoir des effets secondaires, son faible impact lié aux normes est à mettre en balance de ses bénéfices.
En 20 ans, "l'espérance de vie des femmes a cru de 3,6 ans, celle des hommes de 5,6 ans". Un record vu notre espérance de vie déjà élevée, en dehors des périodes d’événements exceptionnels. La paix autorise la santé, la paresse et ignorance la limitent.
Finalement, tout ce que dit ce papier est "mou", insinuant...et on ne trouve pas de vrai argument scientifique, juste des soupçons alignés les uns derrière les autres.
Notamment ... il ne peut y avoir de raison scientifique à ce que les "autorités européennes" ne se pressent pas de tout interdire ? Car à entendre ces gens tout est mauvais dans le cochon !
Bref.
Au-delà des complexes biais cognitifs que l’on partage tous, on peut supposer que, l’audience et la popularité d’un organe de presse comme Le Monde et de son journaliste dépendant directement de leur capacité à émouvoir et scandaliser, cette ligne éditoriale sert des intérêts particuliers aux dépends de l’intérêt général.
Conclusion :
Il y va de la survie de la démocratie : La liberté se mérite ou se perd.
L’opinion n’acceptera pas éternellement ces allégations et exigera à ce rythme de bientôt « les changer tous »…
Références :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article221
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1210
Et l'excellent texte :
Et pour en savoir plus, lire "Construire l'ennemi" de Umberto Eco.
Le relativisme y est exécuté en qq phrases dans un chapitre intitulé "absolu et relatif".
A réécouter ici sur France Culture.
Citations :
"Le fait de reconnaitre la pluralité des idées
est confondu avec le fait de dire que chaque idée est la bonne"
"La compréhension des différences ne signifie pas la négation de toute vérité"
dimanche 13 septembre 2015
A l'intention des gens qui ont "envie de faire avancer le schmilblick" : faire la leçon aux journalistes...
http://manicore.com/documentation/vade_mecum.html
Extrait :
Vous pouvez avoir envie d'écrire à un(e) journaliste qui vous semble avoir basé son raisonnement sur des faits inexacts, inventés, confondant les ordres de grandeur, ou mal compris,
Mais vous pouvez aussi souhaiter écrire à un(e) journaliste qui sait justement hiérarchiser, ne pas confondre les militants et les labos de recherche, etc, pour lui proposer des faits ou des rapprochements de faits qui vont lui permettre de gagner du temps dans sa prise de hauteur de vue. N'oubliez pas que même au sein d'une rédaction il n'y a pas d'homogénéité, et donner des billes à ceux qui vous semblent se donner la peine de décrire le monde tel qu'il est avant de le décrire tel qu'il devrait être est utile pour les arbitrages internes.
Les journalistes environnement des grands media,
Les journalistes société, économie, et plus rarement vie quotidienne, international, ou vie locale des grands media.
Eventuellement les rédacteurs en chef, directeurs de la rédaction, patrons d'unités de programme, et plus généralement des gens qui arbitrent l'espace accordé à chaque sujet ou la cohérence d'ensemble.
Vous avez déjà celui d'un autre journaliste du même media, et en général ils sont tous faits pareil,
L'encadré qui mentionne les dirigeants du journal (il y en a toujours un) donne ceux des chefs, et après il suffit d'utiliser la même syntaxe pour les méls des journalistes qui rédigent les articles,
Vous faites une recherche sur un moteur de recherche connu, pour voir si leur mél ne traîne nulle part sur un descriptif de colloque,
Et sinon voici quelques recettes utiles :
Dans les media de service public (France Television, Radio France, etc), les méls sont toujours du type prenom.nom@nom-de-domaine ; pour France Télévisions le nom de domaine est francetv.fr, pour Radio France radiofrance.com, pour France 24 france24.com, et sinon le nom de domaine correspond en général au site internet du média,
Pour les media privés, le nom de domaine est aussi celui du site internet (tf1.fr, bfmtv.fr, lemonde.fr, lefigaro.fr, etc). Par contre pour la syntaxe du mél il y a plusieurs possibilités, qui sont le plus souvent l'une des 4 suivantes : prenom.nom@nom-de-domaine, première-lettre-du-prenom.nom@nom-de-domaine, nom-de-famille-tout-seul@nom-de-domaine, première-lettre-du-prénom-et-nom-collés-ensemble@nom-de-domaine. Pour les prénoms composés et les particules, soit on colle tout, soit on met des tirets, il faut tout essayer !