lundi 12 décembre 2016

Diesel: Mortalité supposée liée à la pollution de l'air - A qui profite le soi-disant crime ?


Environnementalistes, politiques, ONG, médias, tout le monde profite de l'alarmisme excessif et sans nuance lié à l'environnement, et à la pollution de l'air en particulier. Et qui le dénoncerait passerait pour un ami de cette pollution... 

Osons dénoncer l'excès de zèle et la presse antiscientifique ?

La fin ne justifie pas les moyens car les choix économiques deviennent parfois contreproductifs, comme sortir à tout prix du diesel vers l'essence au lieu d'investir dans le décarboné. D'autant plus qu'on va voir ci dessous que, sans la nier, cette dangerosité du diesel recent est en fait surévaluée au regard des dépenses proposées, qui serait allouées plus efficacement sur d'autres leviers.


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Les 48.000 décès imputables par la "Santé Publique’’ à la pollution atmosphérique résultent d’une évaluation comportant d’assez nombreuses incertitudes. 

La première concerne le coefficient de risque relatif  à retenir par 10 microgrammes de PM 2,5. Les auteurs français ne retiennent pas la valeur OMS, résultant des larges meta analyses (notamment Arden Pope et ACS américaines) de 1,07 mais celle des études plus modestes d’Escape et Gazel-Air qui aboutissent à 1,15, ce qui revient presque à doubler l’évaluation des décès imputables.

La 2ème concerne la validité de la loi linéaire reliant exposition et excès de décès dans une plage d’exposition où les informations sont nettement insuffisantes, c’est-à-dire au niveau de 5 microgrammes par m3 censé représenter le minimum d’exposition sans apport anthropique, observable dans 5% des petites communes de montagne. Malgré l’affirmation incantatoire de l’existence avérée d’une relation linéaire (parfaitement valide dans la plage d’exposition supérieure à 10 microgrammes par m3) on ne voit pas bien comment cette relation trouverait une plausibilité toxicologique aux très faibles concentrations et pourrait devenir une relation linéaire sans seuil, hypothèse ici privilégiée.

Si l’on s’en tenait à ce qui serait évité si on ne dépassait jamais le seuil OMS de 10 microgrammes par m3 le nombre de décès évité serait en fait de 17.000 avec les hypothèses des auteurs. L’OMS pour sa part attribue à la pollution de l’air en France un excès de 10.954 décès en 2012.

L’étude française ne permet pas de connaître les causes de la mortalité en excès. Dans l’étude OMS, pour la France de 2012, 3.793 décès sont attribués aux cardiopathies ischémiques, 2.774 aux AVC, 4.256 aux cancers du poumon (11% des nouveaux cancers du poumon diagnostiqués en 2012), 126 bronchopneumopathies et 4 cas de bronchiolites, ceci sur la base des méta analyses essentiellement américaines et d’une modélisation de la pollution sur notre pays. Les auteurs de l’étude française font l’hypothèse que ces mêmes pathologies sont à l’origine des excès de mortalité observés avec mention de différentes autres cibles possibles nettement moins bien établies.

Si on retenait les causes de mortalité OMS et le coefficient de risque relatif Escape/Gazel-Air cela reviendrait à attribuer 45% des cancers du poumon en France à la pollution atmosphérique, ce qui paraît très peu vraisemblable.

Il faut saluer le travail fait d’inventaire des risques en fonction de la densité de l’habitat et du suivi des cohortes mais, comme les auteurs de Santé Publique le reconnaissent il existe encore de nombreuses lacunes concernant à la fois l’exposition aux PM 2,5 et leurs effets sur la santé , sans compter l’imprécision du concept toxicologique caché derrière PM 2,5. La prudence est de considérer les résultats de l’étude comme trop préliminaire pour en faire un référentiel.


Pour la perte d’espérance de vie c’est en moyenne pour la France 9 mois dans le scenario "absence de pollution anthropique" et 4 mois dans le scenario OMS selon les propres données des auteurs de Santé Publique : évaluation considérée comme la perte d’espérance de vie à 30 ans par rapport à une absence totale de pollution par les PM 2,5 anthropique dans le premier cas ou absence de dépassement de 10 microgrammes de PM 2,5 dans le second cas, compte tenu des spécificités démographiques françaises, de la densité de l’habitat et du taux de mortalité par tranche d’âge.

C’est un calcul qui a de l’intérêt pour évaluer le coût de la santé mais il efface un problème éthique important. Le développement de l’énergie bénéficie à tous et il a un prix à payer qui n’est payé que par les victimes de la pollution. La mutualisation de ce coût en termes de perte moyenne d’espérance de vie est de ce fait assez discutable. Les défenseurs de la méthode s’en défendent et font comme si ‘’ils n’en mouraient pas tous mais tous étaient frappés’’ cherchant des liens assez ténus entre pollution et diabète, autisme, maladies infectieuses, dégénératives, héréditaires et génétiques …sans avoir jusqu’à maintenant validé la solidité de ces liens alors que l’impact sur le cardiovasculaire et le cardiopulmonaire ne souffre plus de doute. C’est peut-être le seul impact (c’est bien assez car il est lourd !) qui justifie d’être pris en compte car il y a encore discussion sur l’impact réel en matière de cancers pulmonaires y compris parmi les membres de l’IARC qui ont classé les particules diesel parmi les cancérogènes avérés. Dans cette perspective la perte moyenne d’espérance de vie n’a pas grand sens, celui qui est atteint peut perdre plus de 10 ans ou plus, alors que le reste de la communauté ne perd rien.

Et n'oublions pas qu'au moins la moitié des #ParticulesFines dans l'air à Paris proviennent de l'usure des pneus et des freins. (Source scientifique : #APPAasso)

Ces particules fines, riches en métaux lourds, parfois mutagènes, sont un poison pour l'Homme et source de cancers mais leur incidence est faible vu les 50 mois de vie gagnés en vivant à Paris et vu la longévité croissante qui y reigne. 

L'enfer étant pavé de bonnes intentions, combien coûtera cette sortie précipitée et électoraliste à la collectivité socio-économique française ? 100 milliards en quelques années ? (Gachis industriel PSA, Renault, etc..., précarité énergétique accrue en régions, etc...)

Alors qu'on a besoin de financer en priorité l'emploi, la santé, la recherche ?


Source : REVIEW : Lung cancer and diesel exhaust: an updated critical review  of the occupational epidemiology literature

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22656672


Image du graphique sur le peripherique : pertinence à vérifier sur : https://climatdeterreur.info/pollution/la-grande-farce-de-la-circulation-alternee-a-paris

Image espérance de vie à 80 ans : https://t.co/P0JnqJKIDi


Annexe : http://www.contrepoints.org/2016/12/22/275774-faut-tuer-diesel

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